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La cathédrale Notre-Dame de Grenoble est l’un des six éléments d’un groupe cathédral avec l’église paroissiale Saint Hugues, la maison de l’évêque, le baptistère, le cloître et les maisons canoniales.
C’est l’un des rares exemples, en France, d’un groupe cathédral complet.
Faites glisser les époques
IVe et Ve siècle
Les premiers temps chrétiens
313
L’Empereur Constantin accorde la liberté de culte aux chrétiens par l’Édit de Milan.
379
Cularo (qui signifierait champ de courges) devient Gratianopolis, la ville de l’empereur Gratien, et obtient le rang de civitas, c’est-à-dire cité.
Vers 380
Création du diocèse de Grenoble indépendant de celui de Vienne. C’est à saint Domnin qu’il est confié. En 2007, le diocèse de Grenoble devient diocèse de Grenoble-Vienne, Vienne ayant perdu son titre d’archevêché à la Révolution. Saint Domnin, 1er évêque de Grenoble. Ami de saint Ambroise, l’évêque de Milan, saint Domnin participe en 381 au concile d’Aquilée (sur la côte adriatique en Italie) qui traita de l’hérésie arienne.
XIe et XIIe siècle
Le moyen âge
Saint Hugues, évêque de Grenoble
Fils du seigneur de Châteauneuf-d’Isère, évêque de Grenoble de 1080 à 1132, saint Hugues défend son diocèse contre le pouvoir des seigneurs, en particulier des dauphins. Il fonde plusieurs monastères dont celui de Chalais (au-dessus de Voreppe) et installe saint Bruno et ses compagnons en Chartreuse.
La construction de la cathédrale
La cathédrale est mentionnée pour la première fois sous le vocable de Notre-Dame en 902. Mais ce n’est qu’au début du XIIIe siècle que sera construit l’ensemble cathédral que nous connaissons aujourd’hui (le clocher-porche vers 1200, l’église paroissiale Saint-Vincent (qui deviendra Saint-Hugues en 1250) vers 1200-1220, la cathédrale et le cloître vers 1250-1275). L’ensemble a depuis été remanié à plusieurs reprises (y compris récemment).
XVe et XVIe siècle
La renaissance
Le ciborium
Ciborium de style gothique flamboyant, du XVe siècle, construit par l’évêque Siboud Alleman vers 1455. Il est en pierre sculptée de Voreppe, peinte en rouge. On y conservait le Saint Sacrement jusqu’aux guerres de religion au XVIe siècle, pendant lesquelles il a été endommagé par le baron des Adrets.
Le double tabernacle
Sur le maître-autel, se trouve un double tabernacle surmonté d’un baldaquin. Le tabernacle de la partie supérieure (XVIe siècle) provient de la Grande Chartreuse, à qui il avait été donné par la Chartreuse de Pavie (Italie).
Le tombeau des évêques
De style gothique flamboyant, il a été construit par l’évêque Aymon de Chissé au début du XVe siècle. Le dernier évêque inhumé fut Monseigneur Dufaux en 2011.
XVIIe SIÈCLE
La réforme tridentine
Le cardinal Etienne Le Camus
Aumônier de la cour de Louis XIV, nommé évêque de Grenoble en 1671, Innocent XI le crée cardinal en 1686. Il est le seul évêque de Grenoble qui ait été créé cardinal. Il fait appliquer le Concile de Trente, fonde la première église Saint Joseph et l’église Saint Louis à Grenoble et crée le Séminaire de Grenoble. Il fait des visites pastorales régulières auprès des fidèles et des pauvres dans tout le diocèse et recommande la douceur dans l’application de la révocation de l’édit de Nantes.
XVIIIe SIÈCLE
Le temps de la mission
La chaire
Il faut remarquer dans la nef, la chaire classée du XVIIIe siècle, en bois sculpté, avec le panneau central de la Visitation et les symboles des quatre évangélistes à la base, annonçant la Bonne Nouvelle.
Les panneaux scuptés
Il faut aussi remarquer les cinq panneaux classés en 1911, en bois sculpté et doré datant du XVIIIe siècle, se trouvant dans l’abside.
Stendhal
Henri Beyle, écrivain célèbre sous le nom de Stendhal, est baptisé dans l’église Saint Hugues en 1783 par le premier vicaire de la paroisse.
Berlioz
Marie Antoinette Joséphine Marmion, mère du futur compositeur Hector Berlioz. Elle a été baptisée dans l’église Saint Hugues en 1784. Elle donne naissance à Hector Berlioz en 1803.
XIXe et XXe SIÈCLES
Les temps modernes
Architecte Berruyer
La cathédrale est entièrement réaménagée au XIXe siècle par l’architecte diocésain Berruyer qui fait édifier une façade en ciment moulé. La façade Berruyer a été supprimée en 1990 pour laisser apparente la façade romane. Les travaux de restauration de la façade d’origine ont été achevés en 1998.
Jean-Marie Vianney, saint curé d’Ars
Jean-Marie Vianney est ordonné prêtre en 1815 dans la chapelle du grand séminaire de Grenoble, devenue aujourd’hui la salle Olivier Messiaen (1 rue du Vieux Temple). Il célèbre sa première messe sur l’autel actuellement présent dans la chapelle du Sacré-Cœur. En 1929, le saint curé d’Ars est déclaré patron de tous les curés de l’univers.
Jean Guérin, le "saint curé" de Grenoble
Curé de 1835 à 1863, Jean Guérin se dépensa sans compter pour ses paroissiens, spécialement les plus pauvres. Il fonda de nombreuses œuvres, en particulier pour les jeunes filles pauvres et les orphelins. 150 ans après sa mort, sa tombe au cimetière Saint-Roch est toujours fleurie, et de nombreuses grâces ont été obtenues par son intermédiaire.
Henri Grouès, dit Abbé Pierre
Il est le fondateur d’Emmaüs. Nommé vicaire à la cathédrale de Grenoble en 1942, l’Abbé Grouès participe activement à la Résistance, notamment en cachant des juifs. Il est décédé en janvier 2007 à 94 ans.
Vraisemblablement détruit depuis le début du XIe siècle car non mentionné dans le cartulaire de l’évêque Saint Hugues qui répertoriait l’ensemble des biens épiscopaux, le baptistère était alors tombé dans l’oubli.
Mis au jour lors de la construction de la deuxième ligne de tramway en 1989, les vestiges du baptistère de la cathédrale se sont révélés être une découverte majeure.
La qualité de conservation de ces vestiges, et notamment de la cuve baptismale et du sol dallé demeuré en grande partie dans son état d’origine, a permis de mieux comprendre et appréhender la configuration et l’évolution architecturale du baptistère.
Dallage reproduisant la forme du baptistère
La cuve baptismale
Maquette de l’ensemble du baptistère
Dans sa configuration initiale, datée de la fin du IVe, début du Ve siècle, le baptistère de Grenoble était de plan presque carré. Un dallage de marbre blanc entourait la cuve baptismale à huit pans et profonde de 75 cm. Le sacrement du baptême était alors pratiqué par immersion totale, une fois par an, le samedi de Pâques.
Au Ve siècle, une abside en hémicycle fut édifiée du côté est. Plusieurs centaines de tesselles de verres colorés retrouvées sur le site, dont certaines pourvues d’une feuille d’or, permettent d’imaginer quel pouvait en être le décor mural.
Au cours du VIe siècle, trois autres absides vinrent s’appuyer sur les murs du baptistère, lui conférant son plan si caractéristique. Le sol de ces absides, recouvert de dalles de brèche rose, est en grande partie encore conservé. La cuve baptismale, réduite dans ses proportions et en profondeur, devient pentagonale. Un baldaquin reposant sur 5 fines colonnes la surmontait. L’eau jaillissait par l’intermédiaire d’une colonnette centrale creuse et retombait sur le baptisé. Le baptême se faisait alors par aspersion. Le socle de la colonnette centrale, le tuyau d’adduction d’eau en plomb ainsi qu’une grande partie des dalles calcaires autour de la cuve sont toujours en place.
Les fouilles archéologiques du site ont également permis de dégager plusieurs vestiges de salles annexes du baptistère.
Seuls autorisés à administrer le sacrement de baptême à l’origine, les évêques déléguèrent ce rôle à partir du VIIe et VIIIe siècles à des prêtres.
Les baptêmes se feront ensuite sur les fonts baptismaux dans la cathédrale et le baptistère sera alors démoli.
Source : Office de tourisme de Grenoble
Pour aller plus loin
Alain de Montjoye, "Les vestiges du premier groupe cathédral de Grenoble et leur présentation muséographique", Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], Hors série no. 3 | 2010, mis en ligne le 16 février 2010. URL : http://cem.revues.org/index11356.html
Le défi de l’aménagement de la petite cathédrale gothique de Grenoble était le manque d’espace. La DRAC exigeait la conservation de la double rangée de stalles et de la grille de communion.
Il fut fait appel à Jean-Marie Duthilleul, pour sa grande expérience en aménagements liturgiques délicats. Celui-ci a proposé de reprendre la disposition antique des églises romaines : un sanctuaire pour l’autel, et un lieu de la Parole appelé "chœur", où est placé l’ambon et où l’on chante l’Office.
Les trois niveaux du chœur ont été réduits à deux, l’autel a été reculé (une rangée de stalles a pu être déplacée) et l’ambon placé en avant en position centrale. Le sol ancien en continuité de la nef a pu être conservé. Le beau maître-autel baroque, dont le tabernacle de la partie supérieure fut offert par la Chartreuse de Pavie en Italie, forme "l’espace de gloire", avec cinq panneaux dorés et les vitraux.
La noblesse est dans le marbre blanc de Carrare en harmonie avec l’autel du fond, tandis que les meubles sont en noyer. La simplicité réside dans les formes.
L’autel est légèrement pyramidal. Sa base est martelée, mate, pour mieux faire briller le poli de la table. Une précieuse parure le revêt : deux rubans d’or pur le coupent en quatre ; ainsi la croix structure-t-elle l’autel. Les bandelettes d’or dans la partie inférieure évoquent une nappe de fête et, côté célébrant, le marbre est taillé comme une retombée de tissu. La cathédrale a le privilège d’abriter les ossements d’un saint Victor, martyr des catacombes, offert au 17e siècle par le pape. Ils ont été placés dans une chasse dorée plus petite, et descendus dans l’autel lors de la dédicace. Une petite fenêtre à l’arrière évoque les églises de pèlerinages, laissant voir le reliquaire.
L’ambon est du même marbre porte aussi le ruban d’or en croix. Sa tablette pivote pour des célébrations de la Parole dans le "chœur". C’est la disposition des monastères.
La cathèdre indique la mission d’enseignement de l’évêque. Les armoiries symbolisent sa gouvernance. Mgr de Kerimel y a fait graver les sept étoiles de saint Bruno, accueilli ici même par Saint Hugues, ainsi que la Parole de Jésus : "Demeurez dans mon amour".
Les autres sièges sont assortis à la cathèdre dans un design très contemporain pour éviter tout "néo" et ne pas concurrencer les courbes des stalles. Les sept chandeliers "de l’Apocalypse" sont très sobres, simplement ornés d’une coupelle dorée et d’une large bague autour de la hampe. La croix ancienne appartenait déjà à la cathédrale.
La Parole et l’Eucharistie sont le chemin, ici rectiligne, vers la gloire du Père.
On pourra regretter l’éloignement de l’autel, mais on ne pouvait repousser les piliers pour créer plus d’espace devant et autour de lui. Jésus-Christ est bien venu au milieu de nous, mais l’homme contemporain a encore besoin d’espaces "sacrés" qui l’appellent au-delà de la banalité. D’ailleurs, les fidèles sont invités à remplir les stalles du chœur pendant les célébrations, et le contact vivant est ainsi tout naturellement renforcé entre le sanctuaire et l’assemblée.
Avant les travaux
Pendant les travaux
Après les travaux
Jean Gérin, né en 1797 aux Roches de Condrieu.
Prêtre en 1821, vicaire de Saint-Symphorien d’Ozon, puis curé de Feyzin en 1823, curé-archiprêtre de Saint-Symphorien en 1831, il fut nommé curé de la cathédrale le 2 février 1835.
Il se dépensa sans compter pour ses paroissiens, spécialement les plus pauvres. Levé à quatre heures du matin, il passait huit à dix heures par jour au confessionnal, confessant parfois plus de cent personnes. Il recevait deux heures par jour ses paroissiens, et le reste du temps visitait les pauvres et les malades. Il ne se couchait qu’à minuit après avoir fait sa correspondance. Il fonda de nombreuses œuvres, en particulier pour les jeunes filles pauvres et les orphelins. Il mourut le 13 février 1863, et ses obsèques furent célébrées en présence de milliers de personnes venues rendre hommage au "curé d’Ars du Dauphiné".
150 ans après sa mort, sa tombe au cimetière Saint-Roch est toujours fleurie, et de nombreuses grâces ont été obtenues par son intermédiaire.
Quelques citations
"Faites semblant de ne pas voir la plupart des choses qui vous épinglent."
"On obtient infiniment mieux le pardon de ses péchés par un abandon entier et plein de confiance à la bonté miséricordieuse de Dieu que par une recherche contentieuse et inquiète de ses fautes."
"Si nous voyions la beauté des âmes venant de recevoir l’absolution, rendues à l’état de grâce, comme il y en a, comme elles le sont toutes ici, nous dirions comme les apôtres sur le Thabor : nous sommes bien ici, dressons-y trois tentes ! Oui mes frères, vous ne voudriez plus sortir d’ici : vous mourriez de joie !"
"Il n’y a qu’une porte à passer, une seule : au-delà est l’océan de l’amour de Dieu."
La conférence des évêques de France a autorisé l’ouverture de la cause en béatification de l’abbé Jean Gerin (1797-1863) qui a été curé de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble de 1835 à 1863.
Le 25 novembre 2023, Mgr Eychenne, évêque de Grenoble Vienne, a présidé la cérémonie d’ouverture du procès en béatification de l’abbé Gerin.
Les personnes qui seraient en possession d’informations ou de documents sur l’abbé Gerin ou qui auraient obtenu des grâces par son intercession sont invitées à les faire connaître à l’évêque de Grenoble-Vienne.
« Il n’y a qu’une porte à passer, une seule : au-delà est l’océan de l’amour de Dieu »
(J. Gerin, au sujet de la mort)
Un site Internet spécifique consacré à l’abbé Gerin et à sa cause de béatification est disponible à l’adresse
Pour plus d’informations sur la vie de l’abbé Gerin, vous pouvez lire :
Le bon curé de Grenoble, l’abbé Gerin, Par Gilles-Marie Moreau
Vous pouvez également lire "L’abbé Gerin raconté par un paroissien", ré-édition d’un recueil de témoignage d’un paroissien de l’abbé Gerin.
Les fidèles qui le désirent peuvent demander une faveur par l’intercession de l’abbé Gerin, en utilisant (par exemple) la prière ci-dessous :
« Dieu tout-puissant, les prières du bon curé Jean Gerin se sont toujours élevées vers toi comme un doux parfum ; mais ses yeux restaient tournés vers la misère humaine.
Au milieu de ton peuple, il a été un apôtre zélé de la charité et de la miséricorde, en particulier auprès des pauvres qu’il a tant aimés et qu’il nous a recommandé de bien soigner.
Donne-nous, Seigneur, ce même amour qui l’a conduit à te servir en soulageant les détresses, du corps comme de l’âme, de tous ceux que son ministère de curé de la cathédrale Notre-Dame confiait à sa sollicitude pastorale.
Qu’il te plaise de glorifier ici-bas ton serviteur en nous accordant par son intercession les grâces que nous implorons de toi. Amen. »
Notre Père – Je vous salue Marie – Gloire à Dieu
Les personnes qui obtiendraient des grâces par son intercession sont priées de les faire connaître à l’évêché de Grenoble.
Un livre pour mieux connaître la cathédrale de Grenoble
Ce livre retrace, depuis les premiers chrétiens du IVe siècle jusqu’à nos jours, l’histoire de la cathédrale de Grenoble, située au coeur du groupe épiscopal composé de l’ancien évêché, du baptistère, du cloître et de l’église Saint-Hugues.
A travers les hommes qui l’ont fait vivre et lui ont donné son âme (évêques, chanoines, curés), et à la rencontre des nombreux personnages célèbres qui sont passés sous ses voûtes (saint Hugues et saint Bruno, les dauphins du Viennois, Bayard, Lesdiguières, Molière, Stendhal, mais aussi Napoléon III et l’impératrice Eugénie ou, plus récemment, l’abbé Pierre), découvrez l’histoire méconnue et parfois insolite de l’un des principaux monuments de Grenoble.
Gilles-Marie MOREAU, La cathédrale Notre-Dame de Grenoble
Éditions de l’Harmattan (Paris), 360 pages, 37 euros.
Disponible en librairie et sur Internet : La cathédrale Notre-Dame de Grenoble
Magasin le plus proche de la cathédrale : Librairie Notre-Dame, 2 rue Lafayette, 38000 Grenoble.
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