Adoration et mission

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Exposé par le P. Emmanuel Decaux, Vicaire Général du diocèse de Grenoble Vienne, à l’attention des adorateurs et de toute personne intéressée par le sujet !

Il s’agit de notes prises par Éric Le Meur et qui ne reflètent que partiellement ce que fut cet exposé. Elles ne sont bien sûr pas textuelles, et n’engagent que moi, en espérant avoir noté correctement ce qui a été dit. Elles n’ont pas été revues par le P. Decaux, faute de temps.

« Bien évidemment », j’ai oublié de prendre des photos…

Accueil du P. Decaux

« J’ai accepté de venir pour vous remercier, (il rentre d’un mariage) car le fait qu’il y ait une adoration dans l’église mère du diocèse, ce n’est pas anodin. Je me réjouis qu’il y ait ce pôle de prière. »

Adoration et mission

Idée fondamentale : l’Adoration EST mission. Ce n’est pas un préalable à la mission. Car l’adoration se fait dans l’élan de la messe, qui se termine par une formule du genre « allez dans le monde entier ».
À ce propos, les nouvelles formules possibles sont très belles et parlantes : « Allez porter l’Évangile du Seigneur », « Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie ».

Pour parler de la mission, je vous propose un commentaire d’un texte d’Eloi Leclerc, tiré de son livre « Sagesse d’un pauvre ».

- La chose la plus urgente, répondit François, est de désirer avoir l’esprit du Seigneur. Lui seul peut nous rendre bons, foncièrement bons, d’une bonté qui ne fait plus qu’un avec notre être le plus profond.
Il se tut un instant, puis il reprit :
 Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu réfléchi à ce que c’est qu’évangéliser les hommes ? Évangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la bonne nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes.
« Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est délicate. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu. Il ne fait surtout pas qu’en allant vers eux nous leur apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. Nous devons être au milieu d’eux les témoins pacifiés du Tout-Puissant, des hommes sans convoitises et sans mépris, capables de devenir réellement leurs amis. C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus-Christ. »

1. Adoration, Eucharistie : acte d’offrande du Christ

« qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé »
L’adoration est le prolongement de l’eucharistie qui nous ramène à cet acte par lequel le Christ a sauvé le genre humain.
Comment Jésus sauve-t-il ?
L’eucharistie est un acte d’offrande. Jésus est sauveur des hommes parce qu’il s’offre à son Père. Dans le mystère de l’Eucharistie, nous célébrons l’offrande du Christ à son Père.
Adorer = je prends le temps de contempler l’offrande de Jésus à son Père. Et lorsque l’on vient adorer, on apprend à découvrir cette « nouvelle conscience de soi ».
L’adoration est mission, car la mission consiste à faire prendre une nouvelle conscience de soi.

2. L’adoration nous appelle au combat spirituel dans la vie chrétienne.

Car notre chemin à la suite du Christ nous conduit à la Croix.
La mission, et donc l’adoration, nous appellent à entrer dans le combat spirituel.

« Évangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi une nouvelle conscience de soi. »

Mais, comme le dit Eloi Leclerc, il ne s’agit pas de nous présenter aux autres comme des super compétiteurs ! Ne pas faire du combat spirituel un objectif de compétiteur !
Le propre du combat spirituel est d’accepter notre pauvreté radicale. Être au milieux d’eux « des témoins pacifiés du Tout-Puissant ». Sinon, nous faisons du combat spirituel un objectif de compétiteur.
« Je n’ai pas demandé un cœur de leader, mais un cœur de pauvre »1
Mgr de Kerimel, lorsqu’il se rendait à la Grande Chartreuse : « J’ai trouvé des pauvres ».

Donc :
Adoration → Combat spirituel → accepter que l’on ne soit pas un compétiteur, mais un pauvre.
Jésus → Gethsémani → combat → pauvreté → « Non pas ma volonté, mais la tienne ».

Donc encore : Nouvelle conscience de nous-mêmes → J’accepte d’être un pauvre.

3. Tu ne peux le faire qu’en leur offrant ton amitié

Évangéliser : je vais apporter une amitié.
« Être les témoins pacifiés du Tout-Puissant ».
Jésus : « Je vous appelle mes amis ».
L’Adoration est le lieu de l’amitié.
Au cours de l’Eucharistie, on propose parfois le geste de paix, ce geste nous fait entrer dans une communion nouvelle qu’est l’amitié.
Citation du Cardinal Sarah (non textuelle) : « On parle de la Transubstantiation des espèces pour expliquer la transformation du pain et du vin en corps et sang du Christ. Très bien. Mais parle-t-on aussi de la transubstantiation du peuple ? »
Le peuple qui, par la participation à l’Eucharistie, devient le corps du Christ.
Devenir, par l’amitié, ce corps du Christ donné au monde.

En résumé :

1. On contemple l’offrande de Jésus.
2. On accepte le combat spirituel (mais qui ne nous fait pas devenir des surhommes).
3. On accepte d’être des éléments transubstantiés et d’entrer dans cette amitié à laquelle le Christ nous appelle.

Pour aller plus loin

  • Contact

  • Homélies

  • Intentions de prière

  • Intentions de Messe

  • Certificat de baptême

Livres

Quelques livres en rapport avec la Cathédrale de Grenoble, ou avec la vie de sa communauté

  • L’abbé Gerin raconté par un paroissien

  • Le Bon curé de Grenoble

  • La Vierge Marie, fille d’Israël

  • Une étincelle de Dieu