La Vierge Marie, fille d’Israël

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Marie Moreau nous propose un nouvel ouvrage consacré à la Vierge Marie, et publié aux Éditions de l’Harmattan.

82 pages, format 13,5 x 21,5 cm, disponible en ligne ou chez votre libraire.

La Vierge Marie, fille d’Israël

Marie, Jeune fille juive qui, par son Fiat, a changé la face du monde

Présentation de l’éditeur

Cet ouvrage est une méditation à plusieurs voix sur la vocation et le destin de Marie, une jeune fille juive, une vierge très humble qui, par son Fiat, a accepté de devenir la Mère du Christ. Deux mille ans nous séparent de ce mystère. Marie est issue de ce peuple juif dans lequel le Fils de Dieu naquit de la tribu de David, par l’opération du Saint-Esprit « car rien n’est impossible à Dieu ». Elle a mis au monde le Christ : ainsi Dieu est venu sur terre, afin de transformer les coeurs et faire toutes choses nouvelles. Dans l’illustration de couverture, l’étoile de David nous rappelle que Dieu a voulu naître dans ce peuple juif. L’olivier le représente ainsi que sa descendance spirituelle, le peuple chrétien. Nous chrétiens devons toujours chercher nos racines, qui sont dans l’Ancien Testament. La Croix de Jérusalem nous fait méditer sur la vie de Jésus, en particulier sa mort et sa résurrection. La croix centrale nous fait penser au coeur percé de Dieu miséricorde, Dieu d’amour qui a tant aimé les hommes.

À lire dans cet ouvrage l’article du P. Faure « Marial Israël » ou « La Vierge, l’Oiseau et l’Olivier »

(résumé ci-dessous)

Cet oiseau, c’est celui qui est offert par Joseph et Marie en sacrifice au moment de la Présentation de Jésus au Temple, puisque la présentation d’un premier-né était accompagnée du sacrifice d’un animal. Si l’on était riche un offrait un gros animal, et si l’on était moins riche on offrait des petits animaux. En offrant un couple de tourterelles ou de petites colombes, Joseph et Marie montrent qu’ils ne sont pas riches. Cette petite offrande est là pour signifier que le nouveau-né qu’on vient de mettre au monde est offert à Dieu parce qu’il appartient à Dieu.

L’oiseau est sacrifié, donc tué. Il y a un rite précis pour le sacrifice de cet oiseau. Ce rite est indiqué dans le livre du Lévitique, à la fin du premier chapitre où il est écrit que l’oiseau doit être « coupé en deux », mais sans séparer les deux parties. On ne le coupe pas en deux moitiés qu’on détache l’une de l’autre, ni qu’on éloigne l’une de l’autre. L’oiseau est ouvert, fendu, un peu comme un fruit en laissant quand même les deux parties attachées. L’oiseau du sacrifice, dans l’offrande du Lévitique, doit être offert ainsi. Et c’est comme cela que cet oiseau a été offert pour la Présentation de Jésus au Temple.

Or le terme technique pour désigner cette manière d’ouvrir cet oiseau en deux est exactement le même terme qui est employé une seule autre fois dans toute la Bible grecque, par saint Paul, au moment où il évoque les branches d’olivier qui ont été ouvertes en deux, coupées, déchirées, blessées par l’incrédulité d’Israël face au Messie. Ces branches, ce sont les juifs qui auraient dû croire à leur Messie mais qui n’ont pas cru, et qui, en ne croyant pas au Messie, se sont déchirés, coupés de leur tronc, sans s’en être entièrement détachés. Et dans cette ouverture que leur incrédulité a provoquée, dans cette blessure, dans cette coupure, Dieu est venu greffer les nations païennes. La blessure de cet olivier est décrite par le même terme rare qui désigne la blessure de l’oiseau offert en sacrifice par Marie et Joseph. Tout le sens de ce rapprochement est alors de dire que cette blessure de l’olivier d’Israël qui permet aux nations païennes d’être greffées sur son tronc, sur la racine sainte d’Israël, est, en quelque sorte, prophétisée par la blessure de l’oiseau qui est offert au moment où l’enfant Jésus est présenté au Temple. Cette blessure de l’oiseau ou d’Israël est, de plus, liée par la l’annonce du vieillard Siméon à l’âme ou au cœur de Marie qui sera transpercé : « Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël... Et toi-même, une épée te transpercera l’âme pour que soient révélées les pensées de bien des cœurs ».

La blessure de l’olivier franc d’Israël, dans l’image de saint Paul, est ainsi la blessure du cœur de Marie, la blessure du cœur de Jésus, l’un et l’autre transpercés par l’incrédulité d’une majorité de leur peuple devant la mission du Fils. Mais, en même temps, cette blessure est féconde parce que, même si elle écarte une partie des juifs incrédules sans les détacher tout à fait de leur tronc, elle ouvre une brèche dans laquelle les fils et filles des nations peuvent venir communier à la grâce du Christ-Messie.

Le sens de l’article « Marial Israël » est de rapprocher l’oiseau blessé du sacrifice de Joseph et Marie et les branches d’Israël blessées par l’incrédulité de ceux qui rejettent le Messie. Cette blessure d’Israël a quelque chose de marial parce qu’elle correspond rituellement au sacrifice de l’oiseau que la Vierge Marie offre avec Joseph pour présenter Jésus, et aussi parce qu’elle atteint la Vierge Marie dans son cœur selon la prophétie de Siméon. À travers cet oiseau blessé offert en sacrifice, on comprend que la Vierge Marie offre à l’avance, prophétiquement, tout son cœur transpercé. Marie porte en elle cette blessure due à l’incrédulité de son peuple, blessure que saint Paul traduit par la métaphore de la branche cassée d’olivier. Mais Marie est la Mère de tous. Elle est la Matriarche de tout Israël, en étant la Mère du Messie. Et lorsque saint Paul écrit que « tout Israël sera sauvé », il donne à penser que Marie porte en elle également la promesse d’une guérison future de cette blessure. En Marie, Dieu libère l’humanité de toutes ses tristesses, comme le dit la foi traditionnelle de l’Église. La grande espérance est que, par Marie, la blessure d’Israël due à l’incrédulité des juifs qui refusent le Messie, sera un jour guérie pour que tout Israël puisse être admis dans son Messie, et qu’il fasse alors connaître au monde, selon le mot de saint Paul, « comme une résurrection d’entre les morts ».

P. Patrick Faure

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