Assomption de la Vierge Marie

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Homélie prononcée le 15 août 2023

Nous célébrons aujourd’hui l’Assomption de Marie. Rappelons le dogme défini par le pape Pie XII le 1er novembre 1950 : « Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que : l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ». Pour faire cette affirmation, Pie XII, qui a consulté largement les évêques de l’époque, s’appuie sur l’enseignement des Pères de l’Eglise, évêques des premiers siècles…mais aussi sur la foi du peuple chrétien qui dans son « sensus fidei » l’avait depuis longtemps intégré. Ce n’est donc pas une découverte récente c’est plutôt l’aboutissement d’un long processus.
Dans la définition de Pie XII, l’Assomption de Marie est présentée comme le couronnement de toute la vie et la mission de Marie. On y trouve les quatre dogmes mariaux : l’Immaculé conception (Marie a été préservée du péché) ; la Maternité divine (Marie est mère de Jésus qui est à la fois authentiquement Dieu et authentiquement homme. C’est pourquoi on peut dire que Marie est la mère de Dieu) ; la Virginité (il n’y a pas d’intervention humaine dans la conception de Jésus) ; enfin, l’Assomption (Marie fut élevé corps et âme à la gloire du ciel).
Ces affirmations- comme nous pouvons le remarquer - sont intimement liées aux mystères du Christ et de l’Eglise. C’est ce que nous rappelle le concile Vatican II dans la Constitution dogmatique sur l’Eglise (Lumen Gentium) dont le 8ème chapitre est tout entier consacré à Marie et a pour titre « La Bienheureuse Vierge Marie dans le mystère du Christ et dans l’Eglise ». Il ne faut pas isoler Marie, elle est insérée dans le mystère de la rédemption du Christ et dans le mystère de l’Eglise. Elle fait partie du peuple de Dieu comme chacun de nous.
Vous vous en doutez, les textes bibliques de cette fête ont été choisis avec soin. Vous avez certainement remarqué que dans la deuxième lecture (lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens), la personne qui est au centre de tout ce n’est pas Marie, c’est Jésus Christ. Ce n’est pas l’Assomption de Marie, mais la Pâque de Jésus. Saint Paul l’affirme : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui sont endormis …. Mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite ceux qui lui appartiennent ». L’Assomption de Marie est donc liée à la résurrection de Jésus. Dans ce sens, l’Assomption de Marie peut être considérée comme la pâque de Marie, son passage de cette terre à la gloire du ciel. Dieu donne le salut à Marie. L’Assomption de Marie est aussi la préfiguration de notre résurrection à venir. Mais comme le rappelle le livre de l’Apocalypse dans la 1ère lecture, nous devons affronter beaucoup d’épreuves, de difficultés, de problèmes. C’est vrai aujourd’hui encore. Nous devons combattre le mal, le péché, le démon. La femme revêtue du soleil est comme une personnification du peuple de Dieu, le peuple d’Israël. Elle représente aussi l’Eglise. « La femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations … l’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place ». On peut aussi y voir la figure de Marie, Dieu lui réserve une place.
Cette fête de l’Assomption est là pour nous encourager et nous inviter à vivre notre vocation de chrétien en prenant modèle sur Marie : « être comme Marie » , « vivre comme Marie », « imiter Marie ». Si nous vivons comme Marie, notre espérance est d’être élevé comme elle dans la gloire du ciel, d’entrer dans la proposition de vie que nous fait le Seigneur. Ce qu’on appelle le salut.
C’est pourquoi depuis des siècles nous sommes invités à regarder Marie trois fois par jour : c’est la prière de l’Angélus sonorisée par les cloches. 3 fois 3 coups (matin, midi et soir) pour :
Affirmer que Dieu a choisi Marie pour donner son Fils au monde,
Ouvrir nos yeux sur l’humilité de Marie et sa docilité à la Parole de Dieu,
Affirmer que Dieu s’est fait pleinement homme pour nous rejoindre.

Si l’Eglise nous y invite c’est pour devenir des disciples du Christ dans notre façon de vivre, dans le service et l’attention aux autres comme Marie qui va rejoindre Elisabeth sa cousine comme nous l’a rappelé l’Evangile, malgré la distance et le début de sa grossesse.
En ce jour de fête, nous rendons grâce au Seigneur pour ce cadeau merveilleux qu’il nous fait en nous donnant Marie pour mère. Une femme simple : Marie est dans la simplicité. Elle n’est pas une intellectuelle. Elle ne comprend pas tout ce qui se passe…mais elle gardait tout cela dans son cœur nous dit l’Evangile.
Dans l’art, dans la littérature, on a pu présenter Marie comme quelqu’un de tellement extraordinaire qu’elle peut devenir une extra-terrestre. Marie n’est une déesse. Ce n’est pas la quatrième personne de la Trinité. C’est une femme de foi, de persévérance et de simplicité. Marie a une sainteté simple dans l’ordinaire des jours…et du coup elle est bien notre modèle. Marie a dit oui au Seigneur au jour le jour. Acceptons de dire oui au Seigneur chaque jour et que nos vies en soient transformées !
Aujourd’hui, que nos prières montent vers Marie, qu’elle en soit porteuse devant Dieu et qu’elle nous conduise à Jésus ! Amen !