La Trinitié

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Homélie prononcée le 27 mai 2024

En ce premier dimanche après la Pentecôte, la liturgie, met devant nos yeux le mystère de la Très Sainte Trinité. Elle le fait en nous le proposant ce texte de l’évangile de Mathieu que nous venons d’entendre : « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
Les chrétiens, vous le savez, ne sont pas les seuls à croire en Dieu. Les musulmans affichent leur foi en un Dieu unique comme le font les Juifs dont la 1ère lecture nous a clairement dit la foi : « C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre ».
Nous aussi nous croyons en un Dieu unique, mais pour nous, ce Dieu unique est un Dieu Père, Fils et Esprit Saint, c’est la Trinité. Le texte de saint Mathieu est clair là-dessus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
Les chrétiens ont reçu cette révélation et l’ont intériorisée au cours des siècles, notamment durant les premiers siècles de l’histoire de l’Église où on s’est posé un certain nombre de questions : « Est-ce que le Fils était en-dessous du Père ? », « Est-ce que Jésus était Dieu ? Etait-il simplement homme ? » « Est-ce que l’Esprit Saint est une personne ? » etc. Dans la prière et la méditation a été élaborée une synthèse vivante de la foi en la Trinité où les relations des trois Personnes entre elles et avec nous sont premières.
Dieu ne s’est pas contenté de nous faire savoir qu’il existait, mais il nous a révélé qu’ils sont trois à l’œuvre dans le monde pour sauver toute l’humanité : le Père qui nous aime, qui veut notre salut et qui en est l’origine ; le Fils, l’envoyé du Père, en qui se réalise notre salut par sa Mort et sa Résurrection et l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs, qui nous fait vivre et prier en enfants de Dieu.
Dieu est un Dieu Vivant et non pas une abstraction, un Dieu lointain, froid et impersonnel, mais un Dieu où se vit une communion et des relations vivantes. On pourrait dire que la Trinité est comme une famille où chacun et chacune a sa place et où chaque personne contribue à l’unité de l’ensemble.
Au début de cette célébration, nous avons tracé le signe de la croix sur notre corps. Au nom du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint. Le pape François a invité à « bien faire » son signe de croix : « La croix est le signe distinctif qui manifeste qui nous sommes. Notre façon de parler, de penser, de regarder, d’agir est sous le signe de la Trinité, le signe de la croix. »
Si nous avons été baptisés enfants, le jour de votre baptême, en signe d’accueil dans l’Eglise, nous avons été marqués sur le front du signe de la croix par le prêtre. Nos parents, le parrain et la marraine l’ont tracé également. Les catéchumènes adultes sont aussi marqués sur leurs « sens », par ces mots : « Recevez le signe de la croix sur les oreilles pour écouter la voix du Seigneur » ; « sur les yeux pour voir la splendeur du visage de Dieu » ; « sur la bouche pour répondre à la parole de Dieu » ; « sur la poitrine pour que le Christ habite dans vos cœurs » ; « sur les épaules, pour soutenir le doux joug du Christ ». Pour devenir chrétiens il faut que la croix s’imprime en nous comme un signe « pascal », le signe de la vie plus forte que la mort, le signe de l’amour de Dieu pour chacun de nous.
Tracer le signe de croix en disant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, c’est dire le fondement, l’essentiel de notre foi dans ce Dieu Trinité, Un et Trine. C’est Dire l’amour de Dieu pour nous. Ce signe nous rappelle que Dieu nous a aimé le premier, gratuitement. Ce signe de la croix nous rappelle que Dieu nous aime au point de venir partager notre humanité et d’accepter de mourir de la main des hommes. Il nous rappelle que Dieu voudrait bien que son amour habite notre cœur. Faire le signe de la croix lentement c’est déjà une prière disait Ste Bernadette.
Il y a quelques minutes à peine, quand j’ai dit : Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu, vous avez répondu : « Gloire à toi, Seigneur », et vous avez tracé trois petites croix, une sur notre front, une sur notre bouche et une sur notre cœur.
La première croix, sur le front. Derrière le front, il y a le cerveau. C’est grâce à lui que nous pouvons comprendre la parole de Dieu que le diacre ou le prêtre va lire. Notre intelligence ne sert pas seulement à apprendre à l’école ou dans la vie, mais aussi à creuser le mystère de Dieu pour mieux le connaître et donc pouvoir mieux l’aimer. Cette croix, c’est une manière de prier, de dire à Jésus : « Ouvre mon esprit pour que je comprenne ce que tu veux me dire, pour que ta parole m’éclaire et me fasse réfléchir. Que mon intelligence, Seigneur, soit au service de ma foi ».
La deuxième croix, nous la traçons sur la bouche. La bouche, c’est très utile ! Elle sert à se nourrir, bien sûr, mais aussi à parler. En traçant cette deuxième croix, nous disons à Jésus : « Ouvre ma bouche pour que je n’aie pas peur de parler de toi autour de moi, pour que je sache annoncer ton Évangile. Que ta parole me nourrisse, qu’elle emplisse ma bouche pour que mes paroles soient au service de la paix, de la justice, de la vérité et de la charité ». Jésus nous envoie aujourd’hui comme il a envoyé ses apôtres. Comment faire des disciples, si nous nous taisons, si notre vie ne parle pas de notre foi ?
La troisième croix, nous la traçons sur notre cœur. Le cœur, c’est ce qui nous permet de vivre : quand il ne bat plus, c’est mauvais signe ! Quand on parle du cœur, on pense aussi à l’amour, bien sûr. En traçant cette troisième croix, nous disons à Jésus : « Jésus, je veux que mon cœur batte pour toi. Que ta parole pénètre mon cœur pour que je sois capable d’aimer mes frères. Que chaque battement de mon cœur dise : « Jésus, je t’aime de tout mon cœur ».
Dans les familles, pour rester en relation, on se téléphone, on passe des moments ensemble, on partage un repas. La relation avec Jésus c’est pareil, pour qu’elle soit vivante, pour qu’elle ne s’étiole pas et qu’elle ne disparaisse pas, il faut l’entretenir.
Comment nourrir cette relation d’amour avec Jésus ? En lui parlant régulièrement, en l’écoutant en lisant la Parole : c’est la prière ; en participant à la célébration de l’Eucharistie, la messe, qui célèbre cet amour de Dieu pour nous, qui nous permets de recevoir le corps du Christ pour qu’il nous nourrisse de sa vie. Jésus nous propose de nous nourrir de son corps pour pouvoir davantage lui ressembler, pour accueillir en nous l’amour de Dieu, pour que cet amour rayonne dans notre vie. C’est pourquoi nous sommes invités à la messe chaque semaine.
Et puis, être chrétien, ce n’est pas juste quelque chose de privé. Etre chrétien, ça doit se voir par notre façon d’être. Dans notre pays, on voudrait nous faire croire qu’être chrétien, ça doit rester une affaire privée ; qu’en sortant de chez soi, on doit mettre du déodorant pour ne pas sentir le chrétien : Eh bien non, ce n’est pas vrai : on ne peut pas se dire chrétien, si notre foi ne colore pas notre façon d’être, notre façon de nous comporter. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais de témoigner simplement, humblement de ce qui nous fait vivre.
Le baptême que nous avons reçu nous a plongés dans cet immense amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. L’Évangile est une histoire d’amour qui n’est jamais achevée, une histoire d’amour toujours nouvelle et toujours ouverte. Et c’est à nous d’être les témoins passionnés de cette histoire d’amour. Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Jésus nous a promis d’être avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Il est toujours là pour nous donner force et courage en vue de la mission. Alors, gardons le lien avec Jésus et célébrons ce Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint. Alors, Les paroles de notre confession de foi ne seront pas vides des sens, mais pleines de vie.
« Je crois en Dieu le Père, Tout-Puissant…
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur…
Je crois au Saint-Esprit ».
Amen !

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