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Homélie prononcée le 30 juin 2020
Frères et Sœurs,
Voilà cet évangile bouleversant du relèvement de Lazare que nous venons d’entendre encore une fois pour ce troisième scrutin des catéchumènes qui seront baptisés dimanche prochain. Cet évangile bouleversant nous replonge dans ces moments où nous perdons nos proches, ceux qui nous sont chers, ces moments où nous pleurons, et où nous sommes reconduits à l’essentiel de la vie parce que nous sommes devant la mort.
Et Jésus pleure. Et ceux que saint Jean appelle « les juifs » sont, en réalité, les « judéens », c’est-à-dire les habitants de la Judée qui est la région de Jérusalem, ou sa grande banlieue. Ils pleurent avec lui parce qu’ils l’aiment, et parce qu’ils aiment la famille de Lazare. Nous voyons donc le Christ entouré de toutes ces relations d’affection, de proximité qui sont déjà l’Eglise autour de lui.
Et, ce matin, tous ensemble, avec Julien, Faustine et Olivier, nous sommes cette église qui se rassemble autour du Christ. Demandons au Seigneur de nous laisser guider par son affection, par ses larmes, par son cœur, pour nous approcher de ce grand mystère qui est le centre de notre foi. Ce centre, vous le connaissez. Nous le célébrons chaque année à Pâques. Ce centre de notre foi, c’est le passage de la mort à la vie. Ce que Jésus va faire pour son ami Lazare n’est qu’une image de ce que lui-même Jésus va vivre, une image prophétique et insuffisante par rapport à ce que lui, Jésus, va connaître, mais une image qui en dit déjà beaucoup, et qui nous met sur la bonne voie.
Lazare, une fois revenu à la vie, mourra une seconde fois. Jésus, lui, quand il entrera dans la résurrection au matin de Pâques, ne mourra plus, nous dit Saint Paul (Rm 6,9). Et notre foi chrétienne est centrée sur ce grand passage, cette pâque – puisque « pâque » veut dire « passage » -, qui va de notre mort terrestre à notre vie éternelle, et qui nous dit qu’ici, sur cette terre, notre vie n’est pas terminée, qu’elle ne s’achève pas avec la mort.
Nous sommes comme ces grains de blé qui doivent mourir pour donner tout un épi. Nous n’avons pas idée de ce qui nous attend lorsque nous entrerons au ciel, et qui est pourtant notre destination voulue par notre Père, notre créateur.
Notre vie ne s’arrête pas avec notre mort. Et notre baptême, Frères et Sœurs, est ce passage, cette porte, qui nous fait entrer dans cette éternité, non seulement au jour de notre mort, mais tous les jours de notre vie. Car c’est tous les jours de notre vie que nous mourrons un peu. Mais c’est aussi tous les jours de notre vie que nous ressuscitons un peu par la puissance de l’Esprit-Saint, dans l’amour du Christ et la fraternité de l’Eglise.
Alors, nous sommes ici, ce matin, autour de nos catéchumènes pour nous préparer à leur baptême. Et leur baptême sera également une renaissance, un renouveau de notre propre baptême, et nous rappellera que nous sommes nous aussi plongés dans le Christ, c’est-à-dire plongés dans l’humanité, plongés dans l’humanité que Dieu a prise pour nous sauver, plongés dans l’humanité qui pleure, plongés dans l’humanité qui souffre de la mort, de la maladie, de la séparation, du deuil, plongés dans l’humanité qui souffre de voir ses limites cruellement s’imposer à elle, et mettre un terme à ce qu’elle espère de meilleur en ce monde.
Mais, plongés dans cette humanité du Christ, de notre sauveur Jésus de Nazareth, qui passe, par la puissance de l’Esprit-Saint, comme l’a dit saint Paul, de la vie de ce monde à la vie éternelle.
Ce passage, nous pouvons le faire tous les jours, si nous ouvrons nos cœurs à l’Esprit-Saint du Christ. Cela s’appelle « vivre son baptême ». Heureux sommes-nous, d’avoir reçu de Dieu en Jésus le Christ, le Messie d’Israël, cette révélation d’une vie éternelle qui travaille dès maintenant la vie de ce monde, et vers laquelle nous allons tous. Heureux sommes-nous de pouvoir ouvrir notre cœur, dans la foi, à cette vie éternelle qui nous est donnée. Heureux sommes-nous d’avoir reçu la lumière de cette science des saints qui nous dit avec Marthe, avec Marie, avec Lazare que lorsque nous sommes attachés au Christ, lorsque nous le laissons venir en nous par les sacrements de l’Eglise, par la Parole de Dieu, par la vie fraternelle de nos communautés, il vient faire son œuvre de vie en nous. Il vient déjà semer la vie éternelle en nous par son amour, par notre foi, notre espérance et notre charité qu’il nous donne dans la puissance de son Esprit-Saint.
Cher Olivier, chère Faustine et cher Julien, avec vous maintenant, et aussi grâce à vous, nous réentendons cet évangile magnifique du relèvement de Lazare. Et, tous ensemble, nous nous réjouissons déjà de recevoir à nouveaux frais, à cause de vous, cette puissance de relèvement qui vient du Christ Jésus, et qui donne un sens à notre vie parce qu’elle nous emmène plus loin que notre mort. Et nous nous réjouissons parce que cette puissance de relèvement n’attend pas notre dernier jour, car c’est tous les jours que Jésus nous aide à vaincre toutes nos morts et à nous relever. C’est tous les jours qu’il nous aide à ne pas désespérer, à tenir jusqu’au bout dans les combats de la vie, pour que nous avancions d’un pas ferme vers notre demeure éternelle, et pour que nous aidions ceux que nous rencontrerons à marcher eux aussi vers notre Père qui nous attend et qui nous aime, notre Père dont nous célébrons le grand amour en chaque Eucharistie. Amen.
Père Patrick Faure
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