Que devons-nous faire ?

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Homélie prononcée le 15 décembre 2024

Ce 3ème dimanche de l’Avent est sous le signe de la joie. C’est ce message que nous trouvons dès la première lecture. Le prophète Sophonie invite le territoire de Juda et Jérusalem à la conversion, à se mettre en quête de Dieu, à devenir des êtres de désir, du désir de Dieu : « cherchez le Seigneur, cherchez la justice, cherchez l’humilité…Et alors vous éviterez le jugement de Dieu ». Sophonie annonce au peuple hébreux qu’alors il pourra faire la fête. Une fête qui annonce qu’un jour on n’aura plus à craindre la guerre : l’humanité sera conviée à danser de joie avec son Seigneur. C’est l’amour qui aura le dernier mot sur la terre. Ce sera le triomphe du Sauveur au milieu des hommes.
C’est aussi cet appel à la joie que nous retrouvons dans la lettre de Paul aux chrétiens de la ville de Philippes. Il est en prison ; on attendrait de sa part un message d’inquiétude et d’angoisse. Pourtant il rayonne de joie et il invite ses correspondants à la partager.
Hier comme aujourd’hui, un chrétien devrait frapper tous les regards par sa joie inaltérable ; c’est là le meilleur témoignage à donner dans un monde perpétuellement inquiet. Vous vous souvenez peut-être qu’ il y a quelques années le pape François avait fait remarquer que trop de chrétiens peuvent ressembler à des cornichons au vinaigre. Recroquevillés sur eux-mêmes et un peu aigres…La joie chrétienne a sa source dans la certitude que le Christ est proche, qu’il ne nous abandonne pas. Il est proche de celui qui souffre, proche des affligés. Malgré nos multiples raisons d’inquiétude, il ne cesse de nous rejoindre pour nous apporter la joie et la sérénité. Il se propose pour nous accompagner.
Mais pour l’accueillir « que devons-nous faire » ? C’est la question qui est répétée trois fois dans l’Évangile que je viens de proclamer. Toutes les catégories de personnes s’adressent à Jean Baptiste : la foule, les publicains (percepteurs d’impôts) puis les soldats. Il montre aux uns et aux autres que la vraie conversion doit passer par des actes qui concernent le concret de la vie ordinaire, dans la vie sociale et professionnelle : partager avec celui qui n’a rien, bien accomplir son devoir d’état, ne pas profiter de la situation.
Jean Baptiste invite tout le monde. Cela vaut même pour les publicains qui étaient considérés comme des pécheurs irrécupérables. Personne n’est exclu de ce parcours de conversion. Aujourd’hui encore, personne n’en est exclu pour aller vers la vie, le salut. Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants et qui veut le salut de tous, c’est-à-dire les conduire tous à la vie par son Fils Jésus.
« Que nous faut-il faire » ? Cette question est aussi la nôtre ; et les réponses de Jean Baptiste sont aussi pour chacun de nous :
Il ne s’agit pas de fuir le monde dans lequel on vit. Il s’agit de changer son cœur, de partager avec son prochain, de vivre de manière simple, sobre et honnête. Nous devons réentendre les appels à changer de direction de vie et à emprunter la route de la justice, de la solidarité et de la sobriété. Ce sont les caractéristiques d’une existence pleinement humaine et authentiquement chrétienne.
Devant Dieu, l’important est d’être vrai avec ce que nous sommes, nos limites, et de nous rendre disponibles pour accueillir les forces de vie et faire reculer les forces de mort.
La liturgie de ce dimanche nous aide à découvrir que cette conversion est source de joie. Nous sommes créés pour faire le bien, et faire le bien donne de la joie. Ceux qui s’approchent du Seigneur ressentent de la joie. Nous vivons dans un monde accablé par toutes sortes de problèmes. Et notre pays n’est pas épargné. Beaucoup craignent pour l’avenir. Et pourtant nous, chrétiens, ne devons pas tomber dans la morosité ambiante, mais au contraire rayonner de joie. Pas une joie superficielle et éphémère, mais une joie vraie, profonde et durable qui s’appuie sur la certitude que le Seigneur est proche. Il est proche par sa tendresse, par sa miséricorde, par son pardon et son amour.
Dans 10 jours, nous fêterons la naissance du Christ sauveur. Ce Christ qui a rejoint l’humanité. Ce Christ qui continue à vouloir nous rejoindre. Il frappe à notre porte et il attend notre réponse. Il compte sur nous pour que, à la suite de Jean Baptiste, nous soyons ses précurseurs dans ce monde où la violence et l’individualisme ne cessent de disloquer les relations sociales et familiales. Préparer le chemin du Seigneur c’est donner un témoignage de paix, de dialogue, d’écoute, de patience et de réconciliation. Cela suppose pour chacun et chacune d’entre nous une véritable conversion, un ajustement à ce Dieu qui est Amour.
Vous qui êtes catéchumènes, vous vous préparez au baptême, un baptême qui va au-delà de celui de Jean. Vous recevrez l’Esprit Saint et cet Esprit nous invite à accueillir la joie de Dieu qui s’offre à nous, à faire en sorte qu’elle devienne réalité pour le monde, pour que le monde découvre qu’en Jésus, Dieu sauve ! Vous recevrez l’Eucharistie. Par l’Eucharistie, le Seigneur vient nous rejoindre. Il nous donne la nourriture qu’il nous faut pour cette mission. Nous venons nous nourrir et nous imprégner de cet amour et de cette joie qu’il veut nous communiquer. Puis, à la fin de la messe, malgré nos limites et nos imperfections, nous sommes envoyés pour aimer tous nos frères dans le quotidien et le concret de la vie, de leur vie. Dans ce monde qui meurt du froid de nos relations, nous avons sans cesse à répandre le feu de l’amour qui est en Dieu. Que le Seigneur nous garde fidèles à cette mission, nous qui sommes baptisés et vous qui allez l’être.
Amen !

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