Un homme avait deux fils...

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Homélie prononcée le 1er octobre 2023

Un père qui demande à ses deux fils de l’aider à travailler sa vigne.

Que répondent les deux fils ? et que font-ils ensuite ?

Quand j’étais en paroisse, cet évangile collait bien, tous les 3 ans, avec la rentrée des KTs…Les enfants entraient bien dans cette histoire… qui bien sûr leur rappelait des choses qui se passent à la maison quand papa ou maman disent : va ranger ta chambre ou encore veux-tu mettre la table ou encore : fais tes devoirs.

Et bien Jésus raconte cette histoire parce que souvent nous, enfants ou parents ou grand parents, nous nous comportons avec Dieu comme des enfants qui disent oui et qui finalement ne font pas. Ou qui disent oui du bout des lèvres...parce qu’ils n’osent pas dire non en face. Ce qui nous est demandé semble trop exigeant…par exemple prendre un peu de temps pour prier Dieu chaque jour, venir retrouver la communauté chrétienne plutôt que de rester au fond de son lit à faire la grasse matinée ou faire son jogging…ou encore ne penser qu’à soi, trouver des bonnes raisons de ne pas partager, de ne pas faire ce pas supplémentaire qui change tout, avoir un comportement égoïste.

Ce comportement n’est pas d’aujourd’hui : déjà bien avant Jésus, les prophètes dénonçaient le comportement du peuple : « ce peuple m’honore des lèvres » : sous-entendu ils disent et ne font pas, comme le fils qui dit oui et ne va pas travailler à la vigne…Et aujourd’hui ce n’est pas différent : combien de fois, nous faisons semblant de dire oui et nous ne faisons pas. Ce oui peut être le oui satisfait des gens arrivés ou qui se croient tels. Ce peut-être aussi le oui des gens en règle ou alors un oui sourd à la nouveauté et à l’interpellation. Il y a tellement de tonalités de oui qui en fait sont des non. Et pourtant nous disons tous oui au précepte d’aimer notre prochain…Mais dans la vie de tous les jours, nous trouvons des tas de raisons de différer cet amour, de l’affadir, voire de le pervertir.

Il y a aussi ceux qui disent non et qui finalement font les choses… et répondent à l’appel de Dieu. C’est un oui hésitant au départ : ce n’est pas pour nous ces choses-là ! et qui se transforme en un vrai oui. Ce oui peut être aussi le oui de fortes têtes…de gens à qui on ne racontent pas des histoires ! Des publicains et des prostituées. Dieu semble préférer les fortes têtes. Des hommes et des femmes qui se positionnent vraiment, qui décident de vivre ce qu’ils ont entendu. En eux, Dieu a suscité une réponse de vérité.

Pour Dieu, ça n’est jamais trop tard…. Il souhaite que nous soyons des vivants, des personnes qui accueillent sa proposition de vie car il nous enveloppe de sa tendresse, comme les parents entourent leurs enfants de tendresse, même s’ils disent oui et ne font pas !

Quand on pense qu’on est arrivé, quand on pense que ça y est : ma vie est bien sous tout rapport…alors danger ! le clignotant doit se mettre en marche pour nous alerter. Il faut toujours être en chemin à la suite du Christ Jésus. Et c’est vrai pour chacun et chacune d’entre nous. Ce n’est ni notre position dans la société ou dans l’Église qui garantissent quoi que ce soit. Chacun, chacune, moi le premier, nous avons à redire chaque jour oui au Seigneur : oui je vais travailler à ta vigne où tu m’appelles. C’est vrai aussi pour le pape François ou pour son prédécesseur …C’est vrai aussi pour notre évêque Jean-Marc, comme pour tous les évêques. Personne n’est arrivé !

Si nous nous croyons arrivés… danger ! Et également, si nous pensons que nous avons le temps de répondre oui …danger ! Comme si cette réponse allait être un fardeau à porter…alors que c’est pour un vrai bonheur, une vie pleine que Dieu nous invite…Il veut nous offrir son Royaume de justice et de paix.

Et pour cela, Dieu n’a pas hésité à se faire petit, à se faire serviteur de tous comme nous l’a rappelé la lecture aux chrétiens de la ville de Philippes dans cet extraordinaire hymne sur l’abaissement et l’exaltation du Christ, un des joyaux de la liturgie chrétienne primitive, probablement antérieur à Paul donc datant des années qui ont immédiatement suivies la résurrection.

Aujourd’hui comme hier, l’Évangile nous propose de faire un choix, à le faire, et à le refaire sans cesse. Et ce choix demande une réponse en actions concrètes…pas seulement des paroles…mais des actes. Et les opportunités ne manquent pas… dans la société comme dans l’Église, dans le diocèse, dans notre communauté de la cathédrale.

Dieu nous invite chaque jour à répondre oui… Et ce oui est à re-dire chaque jour.

Cette Eucharistie que nous célébrons ensemble est là pour nous faire entrer de mieux en mieux dans la volonté de Dieu sur nous et sur le monde. Nous sommes soutenus dans cette démarche par la certitude de la présence réelle de Jésus qui, ressuscité, est toujours vivant.

À travers les signes du Pain et du Vin nous le recevons comme le Fils Premier-Né qui nous donne l’exemple de l’accomplissement parfait de la volonté de notre Père des cieux non seulement en paroles, mais en actes. C’est ce que je nous souhaite à toutes et à tous. Et c’est pourquoi nous allons rendre grâce, faire Eucharistie parce que invité par Dieu à vivre de sa vie.

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